Quelles sont les sources principales de dépenses, fixes et variables ?
Tenter de chiffrer précisément le coût du passage au BIM est un exercice bien vain auquel on ne se risquera pas ici. Il reviendrait à vouloir déterminer le prix d’une usine sans prendre en compte tout un chapelet de paramètres tels que les process industriels concernés, la surface, la localisation… Toutefois, il est possible d’identifier les sources principales de dépenses, fixes et variables. Et si le BIM a effectivement un coût, il s’avère surtout être une source de bénéfices.
BIM. Un acronyme. Trois lettres. Le I pour “Information”, escorté par le B de “Building” et le M de “Modeling”. Tout sauf un hasard si le I trône au centre. L’information est la pierre angulaire de cette technologie, elle est au cœur du processus. Il est primordial de présenter des informations essentielles et justes pour garantir la réussite d’un projet.
Ainsi, évaluer le coût du BIM c’est avant tout évaluer le coût de la capacité à collecter et automatiser ces précieuses informations.
Inversement, la valeur du BIM pour un fabricant, se retrouve dans le fait même de partager ses données et de collaborer avec tous les acteurs qui vont interagir avec ses produits : prescripteurs, clients, utilisateurs . Les fabricants sont déjà passés par des phases de très forte automatisation de leur processus de conception et de production. C’est aujourd’hui à leurs clients d’automatiser leur processus. Cela a des conséquences sur la relation client-fournisseur qui est aujourd’hui en train d’être complètement digitalisée et optimisée.
Les coûts fixes
Le BIM requiert plusieurs types d’informations (des documents techniques, des images, des données structurées…). Cette collecte mobilise l’intervention de plusieurs acteurs et logiciels. Rassembler et automatiser la collecte de ces informations nécessite de facto du temps, et donc de l’argent.
Pour économiser du temps et, par extension, de l’argent, il convient donc, en amont, d’identifier très précisément quels sont les objectifs pour le fabricant lors de son passage au BIM : répondre à des besoins concrets de clients existants, se placer sur certains projets, se positionner auprès de certains prescripteurs… En effet, les exigences en termes de BIM peuvent être différentes. Aurore BRZEZINSKI, Responsable Innovation au sein du département R&D de SKYDÔME, client de BIM&CO, précisait « Nous avons intégré les données comme la puissance des vérins et leurs consommations électriques. En effet, nous avons appris dans la phase d’étude que ces données sont pertinentes pour l’utilisation de la maquette BIM en électricité. » .
D’autre part, il est capital, de déterminer une personne ou un groupe de personnes en charge de piloter le projet BIM en interne. Un responsable auquel il convient de donner le temps et les moyens nécessaires.
Des coûts variables
Les coûts variables sont fortement liés à la modélisation des produits, à la gestion dans le temps de ces produits et à leur partage. Au lancement du projet, le poste principal est la modélisation.
« On partait de zéro et il a fallu faire comprendre en interne que la CAO ce n’est pas du BIM, et qu’il ne suffit pas de faire ‘’Enregistrer sous’’ pour y passer ! » dit encore Aurore BRZENZISKI.
Ces coûts varient selon la complexité des produits, le nombre de gammes de produits concernés et ils peuvent également varier selon s’il existe ou non une version modélisée de l’objet en question et selon le type ou la qualité des modélisations existantes.
Les coûts de modélisation varient principalement selon la stratégie d’implémentation du BIM que le fabricant adopte. Il existe deux stratégies principales : réaliser la modélisation en interne ou l’externaliser auprès d’un prestataire.
La stratégie d’internalisation permet au fabricant de faire monter ses équipes en compétence et de garder la main sur le projet, alors que l’externalisation requiert moins de ressources internes mais nécessite de faire intervenir un prestataire pour la moindre modification ou la maintenance. Même si à première vue ce choix offre de la flexibilité au début du projet, par la suite, la visibilité devient plus opaque. Produire ses objets BIM, ce n’est pas comme réaliser un site internet, cela ne s’externalise pas aussi facilement, car c’est un processus fondamentalement lié à l’activité principale du fabricant. Dans le cas de SKYDÔME, le fabricant a pu ainsi économiser plus de 40k€ en modélisant et gérant son catalogue en interne.
Un autre coût variable est lié au choix de la plateforme de gestion des objets BIM. L’autonomie, la capacité d’accompagnement par le partenaire, la capacité de mettre à jour et de faire évoluer ses produits sont autant de sources d’optimisation budgétaire. « Disposer d’une plateforme adaptée pour gérer ses objets est indispensable : nous pouvons enrichir nos objets pour atteindre un nouveau marché ou augmenter nos chances d’être prescrits, ajouter des données, un format supplémentaire ou des fiches techniques, publier nos objets en privé ou en public… Nous sommes indépendants mais pas seuls pour autant. », raconte Théo NEVEUX, BIM Manager SKYDÔME.
Commencer avec un petit budget
Le meilleur moyen d’appréhender le BIM est de commencer petit afin de bien comprendre l’ensemble des dimensions à prendre en compte, avec une prise de risque minimale. Avec BIM&CO, il est par exemple possible de répondre très vite à certaines demandes clients et ce à moindre frais, notamment grâce aux offres « Take Off” ou « Fast2BIM ». Cette dernière s’appuie notamment sur l’utilisation d’un objet générique pour la création d’objets fabricants avec ses données propres.
En souscrivant à ces offres, le client acquiert les bons réflexes BIM et il est formé à la plateforme BIM&CO, ce qui lui permettra par la suite de continuer à publier ses produits en « self-publishing ». SKYDÔME a par exemple commencé avec trois produits modélisés avec l’accompagnement BIM&CO. Un an plus tard, la société en compte 247 de plus, modélisés, gérés et publiés par ses soins. À noter, également, que cet investissement est pérenne, puisque chaque objet appartient au fabricant.
Retour sur investissement du BIM
Le BIM est tout d’abord utile pour les fabricants car il peut réellement les aider à faire prescrire leurs produits. Si les équipes de conception ont entre leurs mains les données dont elles ont besoin ainsi que la géométrie de leurs produits, elles sont plus susceptibles de sélectionner ces produits pour leurs projets.
De même, pour les équipes de construction, qui elles, vont réellement passer commande auprès du fabricant : si elles obtiennent facilement les informations sur des produits et des données spécifiques, elles sont davantage susceptibles de prendre une décision éclairée et rapide pour choisir ces produits.
Enfin, les équipes de maintenance, qui utilisent de plus en plus la maquette BIM comme référence de l’existant, ont accès aux documents actualisés, notamment les notices de maintenance ou encore les données qui leur importent, comme les conditions de garantie.
De leur côté, les fabricants ont la possibilité rentrer directement en contact avec ces parties prenantes. En effet, le BIM favorise les processus de collaboration dans la chaîne de valeur du bâtiment. Le fabricant se retrouve donc en contact direct et digital avec ses prescripteurs et clients. Cela lui permet d’optimiser ses processus liés au temps passé par les équipes marketing ou technico-commerciales pour des échanges d’information standard, et de dégager un temps précieux qu’il pourra consacrer à ses clients.
Les processus liés au BIM ont encore beaucoup plus à promettre à l’avenir. BIM&CO travaille par exemple avec ses clients entreprises de construction, pour mettre en place des workflows permettant la commande directe au fabricant via la maquette numérique. Il s’agit encore une fois à cette fin de connecter les données, notamment en intégrant aux données fabricant les données de l’ERP de l’entreprise.